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Prisca LOBJOY

SOLO SHOW

Les régions du passé

Exposition du vendredi 29 mars au mardi 7 mai 2024

Vernissage le jeudi 28 mars à partir de 18h

Remèdes Galerie est heureuse de présenter la deuxième exposition monographique de Prisca Lobjoy. Sa série, intitulée «Les Régions du Passé», interroge la mémoire associée aux lieux traversés. Comment se fier à une mémoire si personnelle et subjective ? Que reste-t-il d’une relation si ce n’est l’idée que l’on s’en fait, l’histoire que l’on s’en est racontée ? Quelques temps après la disparition de son père, Prisca Lobjoy revient sur les photographies prises lors des visites qu’elle lui a rendues les dernières années de sa vie. Un temps enfouies dans son ordinateur, ces images l’amènent à se confronter à ces moments suspendus. Traversée par l’émotion, elle entreprend un tri de cette «matière photographique» excluant les photographies trop narratives et se concentre sur celles représentant l’à-côté de l’expérience vécue. De ses voyages vers et autour de la maison paternelle se dégage une idée de circonvolutions spatio-temporelles. Des visions fugitives de paysages, d’arbres, de ciel, de jour, de nuit, de lune, de jardins ordinaires, ... Des captations sensorielles faites dans l’absolue nécessité de fixer la beauté et le vivant. Mettant l’oppressante réalité à distance dans un recours existentiel à la poésie, Prisca appose, sur certaines photographies, le langage codé extrait d’une image numérique de la série pour exprimer les strates de l’intime et le rapport distendu au temps contenu dans un souvenir lié à l’espace familier. Elle revient aujourd’hui sur cette série, approfondissant son expression des variations de la mémoire et des souvenirs qui la composent. Plutôt que d’uniformiser l’ensemble, elle choisit de diversifier les techniques de tirages, les types de papiers utilisés et les formats. Elle collabore, pour la réalisation des tirages, avec deux grandes personnalités du tirage, Diamantino Quintas pour les tirages argentiques et Gérard Issert pour les impressions pigmentaires. Par leurs contributions sensibles et signifiantes ils ont accompagné Prisca au terme de sa recherche. La mémoire prend corps et l’intime se matérialise laissant place au voyage sensoriel que sont «les régions du passé».

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Prisca Lobjoy, nébuleuse en ébullition

Texte de Bruno Dubreuil

 

    Ce qu’elle photographie, c’est l’impermanence des évènements du monde plutôt que leur image figée pour l’éternité. Des images qui flottent entre lumière et ténèbres dans lesquelles se déploie le passage plutôt que l’instant décisif. La vie dans ce qu’elle a de plus transitoire.

    Prisca Lobjoy, c’est avant tout un regard sensuel porté sur le monde, une photographie à fleur de peau. Car elle oeuvre avec son corps autant qu’avec le flux de la pensée, s’appuyant sur une vision du monde presque animiste, à l’écoute des émotions et du chant de la nature.

    Absorbée dans l’infiniment grand ou noyée dans la contemplation des mondes minuscules, elle s’abandonne aux vertiges de ce monde parallèle qu’est le monde des images.

    Et pour elle, la photographie est souvent une première étape, une matière qui sera transformée par des gestes plastiques (superpositions, interventions picturales). C’est ainsi qu’elle entrelace sa mémoire intime au code bientôt muet des machines contemporaines (Les régions du passé), ou bien qu’elle constelle de points blancs des efflorescences, comme traversées par des poussières d’étoiles (Vegetal Nebula).

    Tout se tient, étroitement tissé. L’organique déborde les écrans et laisse entendre un battement, une palpitation. S’ébauchent alors des moments intermédiaires, des espaces suspendus.

    

    Les photographies de Prisca Lobjoy sont des images-souffles accordées aux métamorphoses du vivant.

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